Sara Colaone (Pordenone, 1970) est l’une des figures les plus intéressantes de la scène contemporaine de la bande dessinée et de l’illustration, lauréate de prix et de reconnaissances prestigieuses au niveau international (dont le Gran Guinigi comme Meilleure Dessinatrice à Lucca Comics & Games 2017).
Autrice de l’illustration pour l’affiche du XXXVI Salon International du Livre de Turin, elle enseigne la Bande dessinée et l’Illustration à l’Académie des Beaux-Arts de Bologne et elle est curatrice de la section Bande dessinée de « Nuovi Argomenti ». Le parcours d’exposition, sous la direction de Giorgio Bacci, propose un fascinant voyage “en images” dans le XXe siècle, en adoptant un point de vue particulier capable de redécouvrir des marginalités et des histoires oubliées, grâce à une riche sélection de planches originales tirées de cinq bandes dessinées différentes. Mémoire individuelle et collective trouvent un accord parfait dans les dessins de Colaone, qui invite le lecteur à affronter des héritages politiques et culturels complexes. Évadées du Harem (2020) évoque l’histoire des deux filles d’un dignitaire de l’Empire ottoman qui, en 1906, se fuirent de Constantinople/Istanbul à Paris, revendiquant une liberté niée ; Leda. Que l’amour et la lumière seule bornent (2016) présente l’histoire de Leda Rafanelli, femme de lettres, anarchiste (et bien plus encore) qui traverse l’histoire italienne du XXe siècle; En Italie ils sont tous des mâles (2008) raconte la persécution et la déportation en relégation des homosexuels sous le régime fasciste; dans Ciao ciao bambina (2010), dont le titre cite le refrain de Piove de par Domenico Modugno, Colaone raconte l’émigration des Italiens à l’étranger dans les années cinquante/soixante, en retraçant l’expérience de ses parents qui s’étaient connus en Suisse en tant qu’émigrés; enfin, Ariston (2018) explore une singulière histoire d’autodétermination féminine dans l’Italie de l’après-guerre, avec Renata, propriétaire d’un hôtel sur la côte adriatique, qui s’oppose à un destin déjà écrit.
- Fig.1 Sara Colaone, Didier Quella Guyot, Alain Quella-Villéger, Evase dall’Harem, Quartu Sant’Elena (CA), Oblomov Edizioni – La Nave di Teseo, 2021 (I ed. Éditions Steinkis, 2020). China e grafite su carta 25×35 cm, elaborazione digitale.
- Fig.2 Sara Colaone, Francesco Satta, Luca de Santis, Leda. Che solo amore e luce ha per confine, Roma, Coconino Press, 2016. Due fogli china su carta, 29,5×42 cm ciascuno.
- Fig.3 Sara Colaone, Francesco Satta, Luca de Santis, Leda. Che solo amore e luce ha per confine, Roma, Coconino Press, 2016. China su carta, 25×38,2 cm.
- Fig.4 Sara Colaone, Ciao ciao bambina, Bologna, Kappa Edizioni, 2010. Pastello su carta, 21×29,7 cm.
- Fig.5 Sara Colaone, Luca de Santis, Ariston, Quartu Sant’Elena (CA), Oblomov Edizioni, 2018. Grafite, pastello su carta, stampa digitale, 32×42,5 cm.







