L’exposition, véritable voyage en couleurs à travers les planches originales de quatre chefs-d’œuvre couvrant quinze années d’intense activité créatrice (Cinq mille kilomètres par seconde, L’Entrevue, Celestia, Hypericon), représente une occasion inespérée d’entrer dans l’univers fascinant dessiné par Manuele Fior, l’un des artistes internationaux les plus talentueux dans le domaine de la bande dessinée et de l’illustration.
Né à Cesena le 25 avril 1975, Fior est aujourd’hui un artiste largement connu et apprécié, peut-être encore plus à l’étranger qu’en Italie, ayant déjà remporté des prix et des récompenses très prisés ; ses œuvres sont demandées par les principaux éditeurs italiens et internationaux, et ses illustrations paraissent régulièrement dans des revues et journaux italiens et étrangers. En entrant dans les salles de l’exposition, le visiteur sera immergé dans des paysages évocateurs, fortement caractérisés sur le plan pictural – la référence à Rothko dans Celestia, par exemple, est évidente – qui jouent sur la frontière tendue entre la réalité et la fantaisie, surprenant l’observateur avec rues, bâtiments et maisons apparemment familiers mais décontextualisés. Les salles de l’exposition invitent le spectateur à se perdre dans le jaune des souvenirs, le brun des terres anciennes retrouvées, l’atmosphère noir et blanc des grands films de science-fiction, confirmant la remarquable maîtrise technique de l’artiste : “J’ai dessiné en utilisant des équerres, le théodolite, l’ordinateur, la détrempe et le fusain. Je l’ai fait dans le désert, sous terre, dans un cimetière, au sommet d’une ruine romaine, dans le chœur de la cathédrale de Trondheim”.